Ci-dessous, un résumé des franchises et statuts du bourg accordés le 11 mai 1352, par le comte vert Amédée VI:
Nous accordons aux habitants du bourg de Monthey l'autorisation de choisir des syndics, des procureurs, des économes pour l'administration de l'endroit, magistrats qui prêteront serment entre les mains de notre châtelain (du Château-Vieux). Se trouve bourgeois du lieu, tout individu qui y séjourne depuis un an et un jour, et contribue aux dépenses et aux charges de la communauté. D'ailleurs, les syndics, avec l'assentiment de leur conseil, pourront recevoir qui et quand ils veulent dans la bourgeoisie, pourvu que celui-ci prête serment dans les mains du châtelain. Personne dans le bourg ou le territoire adjacent, ne doit s'il fournit une caution suffisante, être saisi ou détenu, excepté pour les cas de vol grave, d'homicide, de maléfice ou de trahison.
Des peines sévères attendent qui frappe du poing ou du pied, avec un bâton, une pierre ou un glaive, surtout s'il y a effusion de sang. Quiconque, légitime ou non, meurt sans testament, voit ses biens passer à ses enfants ou à ses parents jusqu'au quatrième degré. S'il fait une donation entre vifs, celle-ci obtient son effet. Autrement, sa succession va au prince, sauf, pourtant le droit d'usufruit du conjoint ou des proches survivants. Comme dans le passé, il y aura marché tous les mercredis, ainsi que deux foires annuelles, dont l'une dans la semaine de Pâques et l'autre le 31 août.
Défense de vendre du vin à qui n'est pas bourgeois, sous peine de confiscation de la marchandise et d'une amende de vingt sous. Egalement défendu d'en vendre à l'auberge ou à l'emporter pendant quinze jours en mai, sans la permission du prince ou de son châtelain, sous peine de 60 sols d'amende. (C'était là le ban du vin.)
Permission à la bourgeoisie de remettre pour toujours des portions de pâturages communs, pourvu qu'elles restent la propriété du prince et qu'on remette à celui-ci la moitié du prix de cession. Nous défendons de donner en garantie ou de vendre des armes si ce n'est de bourgeois à bourgeois. Un Juif ou un Lombard agissant contre pareille défense perdent leur créance, doivent rendre l'argent prêté et payé 60 sols d'amende. Comme les créances des Juifs et des Lombards, produites au bout de longues années, tournent au détriment de nos sujets débiteurs, nous déclarons sans effet ces créances trois ans après la mort des personnes intéressées, à moins que leurs héritiers ou successeurs n'en soient avertis avant l'écoulement de ce terme.
Nous voulons et accordons que toutes les lettres de franchise accordées jusqu'ici au bourg par nos prédécesseurs et nous conservent leur valeur. En retour de ces concessions, le comte Amédée exige le payement de sept deniers maurisois par feu à la St-Martin et un mois de cavalcade ou de service militaire par an.
Ces franchises concernaient la châtelaine de Monthey, qui comprenait les communes actuelles de Monthey, Troistorents et Collombey-Muraz, et montraient les aspirations des sujets à former des communes à cette époque-là. Les premières franchises semblent dater de 1929, sous Amédée V le Grand, et marquent l'apparition de la bourgeoisie, qui va permettre aux sujets de s'unir, de posséder en commun de vastes pâturages et forêts, et donc de défendre leurs intérêts. Ce n'est qu'en 1787 que Monthey, Troistorents et Collombey-Muraz se séparèrent à la suite de différends, pour devenir trois communes distinctes.