Après quelques escarmouches, les Haut-Valaisans finirent par accepter la nouvelle constitution de 1839, qui instaurait la représentation proportionnelle au Grand Conseil.
Pour la première fois en Valais, les pouvoirs exécutifs et législatifs étaient distincts, avec respectivement un Conseil d'Etat et un Grand Conseil. Les libéraux avaient gagné les élections. Lors de la première session, tout fut calme. Par contre, dès le mois de novembre commence une période troublée. D'esprit laïc, les libéraux veulent supprimer les privilèges ecclésiastiques qui permettaient aux membres du clergé d'échapper à la juridiction des tribunaux civile, et ne plus confier au clergé l'instruction des enfants.
Ces deux projets de lois furent repoussés par le peuple, ce qui irrita un mouvement libéral extrémiste, ' La jeune Suisse '. Celle-ci, fondée en 1835, voulait défendre les nouveaux principes politiques, modernes et laïcs. Excommuniés par l'évêque, interdits de sacrements, les membres de cette société devinrent de plus en plus anticléricaux.
Pour répondre à cette nouvelle vague, un paysan haut-valaisan fonde en 1843 un mouvement conservateur, ' La vieille Suisse ', '.pour défendre la religion et la véritable liberté '. Durant la campagne électorale, la tension monte de deux crans, comme d'habitude, si bien que des membres de la Jeune Suisse saccagent les locaux de la Gazette du Simplon (conservatrice) et jettent les presses au Rhône. Les conservateurs remportèrent les élections de 1843.La majorité avait changé de camp et conservera le pouvoir jusqu'au début du 21ème siècle. Ce nouveau gouvernement était faible, si bien que les désordres continuèrent. Un peu partout, surtout de Sion au lac, les pires excès sont commis, on échange des coups de feu, on en vient parfois même au meurtre. Des deux côtés, on mobilise. Vieille et Nouvelle Suisse marchent sur Sion. Bientôt, les deux corps francs sont aux portes de Sion (les conservateurs du côté Haut-Valais, les libéraux du côté Bas-Valais). Voyant que l'adversaire dispose de forces bien plus nombreuses, la Jeune Suisse bat en retraite. Arrivée à hauteur de Vernayaz, elle essaie de passer le pont du Trient défendu par des Vieux Suisses de Val d'Illiez et de Salvan, qui se sont mobilisés.
Battus, toute résistance cesse de la part des libéraux. Les conservateurs envahissent le Bas-Valais jusqu'au lac, et prononcent la dissolution de la Jeune Suisse. Une nouvelle constitution de type démocratique catholique remplace la constitution libérale de 1839.