En application de l’article 5 de l’ordonnance du DFI sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD), du 16 décembre 2016 et conformément à son devoir d’exhaustivité, la commune de Monthey communique les informations suivantes relatives à la distribution d’eau dans sa zone de desserte.
Suivi de la qualité de l’eau
Le suivi de la qualité de l’eau distribuée fait partie des missions prioritaires du service des eaux. Chaque ressource fait l’objet d’un suivi particulier en fonction des risques qui y sont associés. Un système multi barrières est en place pour éviter toute contamination. Ce système comprend :
En plus de l’autocontrôle, le laboratoire cantonal effectue plusieurs contrôles inopinés par années.
Le risque le plus aigu est lié à la bactériologie. En cas de danger, un avis à la population de ne plus consommer l’eau est émis immédiatement.
Sur le plan de la chimie des eaux, il y a lieu de considérer deux problématiques différentes, soit celle de la chimie de « base » et celle liée à des résidus de polluants (ou micropolluants).
Le programme de base correspondant au suivi des éléments majeurs, des sels minéraux principaux et de molécules témoins pouvant indiquer une contamination diffuse. Ces valeurs sont en principe très stables dans le temps . Pour le réseau ville il y a lieu de considérer une fourchette car l’eau distribuée résulte d’un mélange entre différentes ressources dont le débit varie au cours de l’année.
Les résidus de polluants, même s’ils ne présentent pas de danger à court terme, ne sont plus tolérables dans les eaux souterraines. La commune de Monthey exploite deux puits dans la nappe phréatique qui sont potentiellement concernés par cette problématique, le puits du Boeuferrant et le puits des Iles d’en Bas. Le puits historique du Boeuferrant est le plus à risque, car il est situé en aval du site chimique et de la ville. Il fait l’objet d’un suivi particulier, dès son forage en 1986, grâce à un réseau de pièzomètres situés en amont. Ce puits fait partie du réseau national d’observation des eaux souterraines depuis 2003, ce qui permet de disposer d’une vue au plus proche des connaissances scientifiques. Les dangers entourant ce puits et la présence de résidus font que la situation n’a toutefois jamais été satisfaisante. Depuis son forage, réalisé plus par nécessité que par choix, des alternatives ont été recherchées. Entre 1990 et 2013, l’ensemble des captages de source des coteaux ont été rénovés et renforcés. En 2004 des investigations ont débuté pour l’exploitation de la nappe en amont du site chimique et de la ville. Ces recherches ont abouti au forage et à la mise en service du puits des Iles d’en Bas sur la commune de Massongex, en 2012. Lors des études hydrogéologiques, qui ont duré 6 ans, de nombreux échantillons ont été prélevés pour vérifier la présence de résidus de polluant, par analogie avec la situation du puits du Boeuferrant. La situation du puits des Iles d’en Bas est sensiblement meilleure et ne présente qu’un risque résiduel lié à l’activité agricole.
En 2012, le raccordement de la conduite du puits des Iles d’en Bas a été l’occasion de se rapprocher de la commune de Bex qui déverse de grandes quantités d’eau de source non utilisée, dans l’Avançon. Une conduite d’interconnexion a été réalisée entre les réseaux, pour valoriser ce volume d’eau de source.
Aujourd’hui , en application du principe de précaution, les apports les moins à risque en fonction des conditions d’exploitation sont favorisés. En cas de très fortes précipitations, certains captages de source, vulnérables sur le plan bactériologique, sont mis en décharge. L’interconnexion de Bex et le pompage des Iles d’en Bas sont alors priorisés. Il en va de même en cas de sécheresse, quand les sources des coteaux sont à l’étiage. A contrario, l’exploitation normale favorise les apports de source. En plus d’offrir une meilleure protection face aux résidus de polluant, les écoulements gravitaires permettent de sensibles économies d’énergie. Le puits du Boeuferrant est maintenant déconnecté du réseau. Il reste cependant indispensable pour la sécurité d’approvisionnement de la ville et des communes voisines. Il est considéré comme puits de secours.
Provenance et répartition des apports d’eau
Dans le contexte décrit plus haut, les apports d’eau dans les différents réseaux se répartissent, à l’heure actuelle et en moyenne annuelle, comme suit :
Gestion des ressources en eau
La commune de Monthey poursuit, depuis de nombreuses années, une politique relative à la gestion de ses ressources en eau, basée sur les trois axes suivants :
Chaque axe fait l’objet de projets et d’une planification. Le plus significatif, à court terme et qui entre en phase de réalisation, est le renforcement de l’interconnexion avec la commune de Bex qui permettra de doubler les apports d’eau de source. La dépendance vis-à-vis de la nappe diminuera d’autant et une grande part d’énergie de pompage sera économisée.
Les nappes de la plaine du Rhône demeurent néanmoins le plus gros réservoir d’eau de la région et leur protection à long terme doit être garantie. Les zones impactées par des polluants seront progressivement assainies, pour offrir aux générations suivantes un capital «eau» suffisant et de qualité.
Cette stratégie est également une réponse au contexte du changement climatique actuel et aux incertitudes à venir.
Problématique des Sulfates
Les eaux de la nappe des Iles d’en Bas et des sources de Bex contiennent des quantités importantes de sulfate et de calcium. Ces sels minéraux sont d’origine naturelle et proviennent de la dissolution du gypse (CaSO4.H2O).
Selon les conditions d’exploitation et en particulier pendant les périodes de sécheresse prolongées, la teneur en sulfate peut dépasser ponctuellement la valeur directrice de 250 mg/l, dans le réseau ville et le bas du coteau de Choëx.
Ces teneurs élevées en sulfate ne posent pas de problème pour l’eau de boisson, en particulier si le taux de magnésium est inférieur à 50 mg/l, ce qui est le cas des eaux du puits des Iles d’en Bas et celles des sources de Bex.
En exploitation normale, le taux de sulfate se situe autour de 150 mg/l dans le réseau ville. Ce taux est garanti par le mélange des eaux des sources de Bex et du Puits des Iles d’en Bas, avec celles des sources du coteau de Choëx.
Problématique du Chlorothalonil
Le chlorothalonil est une substance active admise depuis les années 70 dans les produits phytosanitaires en tant que fongicide. Il est utilisé dans la culture des pommes de terre, des céréales, des légumes, de la vigne et des plantes ornementales.
Les produits de dégradation (métabolites) peuvent parvenir dans les eaux souterraines et par ce biais dans l’eau potable.
L’article 3, alinea 2, de l’ordonnance du DFI sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD ; RS 817.022.11), précise que l’eau potable doit satisfaire aux exigences minimales fixées dans les annexes 1 à 3 de cette ordonnance. Les valeurs maximales des paramètres chimiques pour l’eau potable sont fixées à l’annexe 2 de l’OPBD. La valeur maximale de 0,1 mg/l pour chaque pesticide, ainsi que pour ses métabolites pertinents, ne doit pas être dépassée.
Le chlorothalonil et ses métabolites, comme d’autres produits phytosanitaires spécifiques à l’activité agricole, font l’objet d’un suivi dans les nappes d’eau souterraines. La nappe du Boeuferrant n’avait pas montré de dépassement de la valeur seuil jusqu’à la fin 2019 pour les paramètres analysés. Conformément aux recommandations de L’OSAV de janvier 2020, le monitoring du chlorothalonil a été étendu à l’ensemble de ses métabolites. Les dernières analyses ont montré un dépassement de la valeur maximale pour le résidu R471811. Les premiers résultats d’analyse se situaient autour de 0.3 mg/l. Les prélèvements effectués régulièrement montrent une tendance à la baisse.
Aucune trace n’a été décelée dans la nappe des Iles d’en Bas, à la limite de quantification.
A noter que le suivi du chlorothalonil et de ses premiers métabolites a débuté en 2018. Il n’est plus utilisé par l’exploitant agricole, au moins depuis l’été 2019.
Ces composés persisteront certainement quelques années. Le suivi régulier permettra d’appréhender l’évolution de la situation.
Pour en savoir plus :
• Produits phytosanitaires dans les eaux souterraines
• Observation nationale des eaux souterraines NAQUA
• Approvisionnement en eau potable, Eawag
• Retrait de l’approbation, Office fédéral de l’agriculture (OFAG)
Principales caractéristiques chimiques moyennes de l'eau du réseau d'eau potable:
Paramètres |
Unités |
DonnéesIME* |
Valeursd'expérience |
Valeurslimites |
Température | C° | 8 à 12 | 8-15 | 25 |
pH | 7.5 | 7-8 | 9.2 | |
Conductivité | μS.cm-1 | 245 à 573 | * | * |
Ammonium | mg NH4+/l | ≤0.05 | ≤0.05 | 0.5 |
Nitrites | mg NO2-/l | <0.01 | <0.01 | 0.1 |
Nitrates | mg NO3-/l | 3 à 4 | ≤25 | 40 |
Chlorures | mg CI-/l | 1 à 7 | ≤30 | 200 |
Sulfates | mg SO42-/l | 15 à 250 | 10-50 | 250 |
Calcium | mg Ca2+/l | 66 à 133 | 40-125 | * |
Magnésium | mg Mg2+/l | 4 à 13 | 5-30 | 50 |
Sodium | mg Na+/l | 1 à 4 | <20 | 150 |
Dureté totale | °F | 12 à 38 | 15-25 |
*Remarque : le petit chiffre de la fourchette correspond à la qualité des eaux de sources qui alimentent la ville de Monthey à 100% pendant la fonte des neiges (env. avril à juin). Le grand chiffre de la fourchette correspond à la qualité du mélange des eaux du puits des Iles d’en Bas et de Bex, qui alimentent la ville à 100% en période d’étiage sévère (canicule 2003 – hiver très froid). En moyenne annuelle, la part provenant des sources est de 50% et la part provenant du mélange puits/Bex est de 50%.
Paramètres |
Unités |
DonnéesIME |
Valeursd'expérience |
Valeurslimites |
Température | C° | 8 | 8-15 | 25 |
pH | 7.6 | 7-8 | 9.2 | |
Conductivité | μS.cm-1 | 245 | * | * |
Ammonium | mg NH4+/l | ≤0.05 | ≤0.05 | 0.5 |
Nitrites | mg NO2-/l | <0.01 | <0.01 | 0.1 |
Nitrates | mg NO3-/l | 3 | ≤25 | 40 |
Chlorures | mg CI-/l | 1 | ≤30 | 200 |
Sulfates | mg SO42-/l | 15.2 | 10-50 | 250 |
Calcium | mg Ca2+/l | 66 | 40-125 | * |
Magnésium | mg Mg2+/l | 4.3 | 5-30 | 50 |
Sodium | mg Na+/l | 1 | <20 | 150 |
Dureté totale (eau non traitée) | °F | 18 | 15-25 |
Paramètres |
Unités |
DonnéesIME |
Valeursd'expérience |
Valeurslimites |
Température | C° | 8 | 8-15 | 25 |
pH | 8.1 | 7-8 | 9.2 | |
Conductivité | μS.cm-1 | 380 | * | * |
Ammonium | mg NH4+/l | ≤0.05 | ≤0.05 | 0.5 |
Nitrites | mg NO2-/l | <0.01 | <0.01 | 0.1 |
Nitrates | mg NO3-/l | 3 | ≤25 | 40 |
Chlorures | mg CI-/l | 1.3 | ≤30 | 200 |
Sulfates | mg SO42-/l | 32.8 | 10-50 | 250 |
Calcium | mg Ca2+/l | 55.5 | 40-125 | * |
Magnésium | mg Mg2+/l | 21.6 | 5-30 | 50 |
Sodium | mg Na+/l | 2.4 | <20 | 150 |
Potassium | mg K+/l | 1.2 | <10 | * |
Dureté totale (eau non traitée) | °F | 22.8 | 15-25 |
Escherichia Coli
Les E. coli sont des bactéries qui se développent dans les intestins des hommes et des animaux à sang chaud. Dans la plupart des cas, elles ne sont pas pathogènes. Elles servent d'indicateurs pour les pollutions fécales (purin, eaux usées, etc.). L'eau potable doit être exempte de E. coli.
Entérocoques
Les entérocoques sontaussi des bactéries intestinales et servent d'indicateurs comme les E. coli.L'eau potable doit être exempte d'entérocoques.
Germes aérobies mésophiles
Les germes aérobiesmésophiles sont des bactéries omniprésentes dans l'environnement, qui sedéveloppent surtout en présence d'oxygène et à température moyenne. Leurconcentration est un indicateur microbiologique qui renseigne sur l'étathygiénique d'une denrée alimentaire. Un nombre élevé de colonies est un indicelaissant supposer une contamination de l'eau potable par le sol ou suite à destemps de séjour trop longs dans les réservoirs et les conduites. Valeur limite UFC(unités formant colonie): 300 UFC.
pH
Dans le contexte dela corrosion des conduites, on attribue une importance plus grande au choix desmatériaux, à l’exécution de l’installation et aux conditions d’écoulement qu’àla teneur de l’eau en certaines substances. Sous ce dernier rapport, lesparamètres suivants peuvent jouer un rôle dans l’appréciation des propriétés del’eau : pH, équilibre calco-carbonique, pouvoir tampon, teneurs en selsneutres, en oxygène dissous et en certains composés organiques susceptibles deformer des complexes. Objectif de qualité : pH entre 7 et 8.
Dureté totale
Dans la nature, l’eau s'écoule sur la roche, puis s’infiltre à travers lescouches de caillasse et le sous-sol. Grâce à ses propriétés chimiques, elledissout de précieux minéraux sur son passage. Plus l'eau contient de calcaireet de magnésium dissous, plus elle est dite dure. La dureté n’altère pas laqualité de l’eau, elle en améliore même le goût. En Suisse, l'ODAl définit 6classes de dureté pour l'eau (de très douce à très dure), exprimées en degrésfrançais (°f). Pour en savoir davantage, consultez le site www.eaupotable.ch
Dureté totaleen mmol/l |
Dureté totaleen degrésfrançais (°F)
|
Appréciation |
0 à 0.7 | 0 à 7 | très douce |
0.7 à 1.5 | 7 à 15 | douce |
1.5 à 2.5 | 15 à 25 | moyennement douce |
2.5 à 3.2 | 25 à 32 | assez dure |
3.2 à 4.2 | 32 à 42 | dure |
au-dessus de 4.2 | au-dessus de 42 | très dure |